Une douce mélodie venant de nulle part s'élevait dans les airs, lui faisant tourner la tête de tous les côtés. Il ne comprenait pas d'où elle venait, surtout qu'il se trouvait dans un des nombreux cachots du château.
La mélodie se tut. Dommage, il la trouvait douce et jolie et il avait l'impression de l'avoir déjà entendue quelque part. Comme un lointain souvenir... Il ne savait pas qui la jouait mais il aurait aimé qu'il la continue, aurait aimé remercier la personne. Il soupira. Il ne serait pas tombé ici, il aurait pu le remercier.
Il s'appelait Kamenashi Kazuya et était fils de commerçant. Sa famille n'était pas pauvre mais elle n'en était pas loin tout de même. Son petit frère, Yuya, était malade depuis quelques jours et le médicament pour le soigner était cher. Très cher. De ce fait, Kazuya s'était habillé de noir et avait entrepris d'entrer par effraction dans un manoir et de voler un peu d'argent.
Et c'était pourquoi il se retrouvait dans ce cachot puant, où seule un rai de lumière passait par les barreaux de sa fenêtre. Il s'était fait prendre sur le fait et il attendait, maintenant, le procès qui lui ferait probablement perdre une main.
Il essaya de se caler contre les murs de pierre et ferma les yeux afin d'essayer de dormir. Mais un bruit de porte, puis des bruits de pas le mirent aux aguets. Lorsqu'une ombre s'arrêta devant sa cellule, il se redressa, sourcils froncés.
« Qui êtes-vous ? » Demanda t-il, suspicieux.
La personne, cachée par une sombre cape, leva le doigt et lui fit de se taire, avant de sortir une clef et d'ouvrir la porte de la cellule. Kazuya ouvrit la bouche en grand pour dire quelque chose, mais le doigt refit son mouvement pour lui dire de se taire. Il colla ses lèvres, se releva, et suivit son « sauveur » qui lui faisait signe. Mais peut-être était-ce un piège ?
Il s'arrêta, peu sûr de lui. Et si c'était vraiment un piège ? Et s'il était testé ? Si un assassin l'attendait au dehors ? Non, c'était idiot. Pourquoi un assassin l'attendrait-il ? Pourtant...Il se mordit la lèvre inférieure.
Comme si elle avait senti son hésitation, l'ombre s'approcha de lui et lui prit la main avant de l'obliger à le suivre. Ils courraient tous deux dans les couloirs des cachots avant de se retrouver dans la cour intérieure du palais. L'inconnu continua de le guider, les faisant passer au nez et à la barbe des gardes qui ne réagirent pas, au plus grand désarroi de Kamenashi.
Lorsqu'ils arrivèrent à l'entrée du château, le châtain ne put s'empêcher de demander :
« Mais qui êtes-vous ? Pourquoi m'aidez-vous ? »
L'inconnu ne répondit pas tout de suite. Les rayons de la lune éclairaient l'allée mais ne permettaient pas de voir le visage de la personne, au plus grand désarroi de Kazuya qui aurait aimé savoir par qui il avait été sauvé.
Puis, soudain...
« Je vous ai sauvé car vous m'avez sauvé, il y a quelques années de cela. »
Cette voix...Il l'avait déjà entendu, il en était sûr, mais il ne savait plus où.
« Je vous ai sauvé... ?
-Partez maintenant. Que je ne vous reprenne plus à voler. Votre vie m'est trop précieuse pour que je vous laisse la perdre ; mais la prochaine fois, je ne pourrais rien faire. »
Et, sans dire un mot de plus, l'inconnu partit, le laissant seul. Kazuya retourna chez ses parents, étonné, réfléchissant rapidement. Mais il n'arrivait pas à se souvenir, comme si une partie de sa mémoire avait scellé cet évènement.
Une fois chez lui, il monta dans sa chambre sans bruit, se déshabilla et se coucha dans les couvertures de son lit.
Il avait vu l'homme se faire transpercer par une épée. Les bandits étaient partis, laissant le rouquin pour mort. Kazuya se précipita vers lui, apeuré mais néanmoins inquiet. Il se mit à genoux et murmura :
« Tenez bon ! Je vais tout faire pour vous sauver ! »
Avec l'aide de son père et de son frère, il avait amené l'homme gravement blessé jusque chez eux et s'était attelé à le soigner. Ils n'avaient pas les moyens pour appeler un docteur, Kazuya devait donc s'occuper de lui, seul.
Ça avait duré des jours et des jours. Il soignait la blessure, essayait de faire manger l'homme lorsqu'il reprenait connaissance – ce qui était rare et rapide – et, bientôt, ses efforts furent récompensés. L'homme se réveilla, pas totalement rétabli, mais néanmoins soigné, deux semaines plus tard.
Il s'appelait Ueda Tatsuya. C'était un jeune chevalier qui, trop fier, s'était précipité à la poursuite d'une bande de voleurs. Bien sûr, il n'avait pas réfléchi, il n'avait pas cherché à savoir s'ils étaient plus forts que lui ou non, et voilà où il se retrouvait maintenant.
Il se fit crier dessus par Kazuya après son histoire. Ça l'avait littéralement choqué. Puis, il avait éclaté de rire en lui disant qu'il lui faisait penser à sa mère. Ça avait arrêté instantanément le speech de Kazuya qui avait fait une mine boudeuse.
De fil en aiguille, les deux hommes firent connaissances, le rouquin jouant de temps en temps de son harmonica une douce mélodie qui plaisait beaucoup au châtain. Puis l'irréparable se produisit. Un soir, alors que la tempête faisait rage, ils firent l'amour comme si c'était la dernière fois. Ce qui était le cas. Lorsque le chevalier fut totalement rétabli, lorsqu'il partit, Kazuya n'eut plus aucune nouvelle. Lui qui, malheureusement, était tombé amoureux de cet homme, se voyait le c½ur brisé, broyé par cette soudaine disparition...
Et il avait tout fait pour oublier.
Kazuya se réveilla en sursaut, violemment, la sueur perlant sur son corps. Il se souvenait, maintenant ! Cette voix, cette mélodie... Il se frotta les yeux et se leva, avant d'aller se laver afin d'enlever la sueur sur sa peau opaline.
« Ah, Kazuya, tu es levé. Je vais avoir besoin de toi pour poser les marchandises dehors. Encore un petit peu et nous pourrons payer le médicament pour ton frère ! » Lança une voix dans le couloir.
Kamenashi se mit de l'eau sur le visage, avant de se regarder dans le miroir en face de lui. Le médicament pour son frère. Sa famille allait utiliser tout son argent pour le soigner. Mais à quoi cela servait-il si, après, ils ne pouvaient plus se nourrir ? Il aimait son frère et il ferait n'importe quoi pour lui, mais ce n'était pas seulement le médicament qui le sauverait. Manger n'était pas une option. Si seulement il ne s'était pas fait prendre...
Il soupira et quitta la petite salle d'eau pour rejoindre son père et l'aider. Aujourd'hui, c'était jour de marché donc, en toute logique, les ventes seraient en hausse. Alors qu'il mettait les fruits dehors, il entendit un son, une mélodie qu'il ne connaissait que trop bien. Il arrêta ce qu'il faisait et tendit l'oreille. Enfin, il se tourna vers son père et lui lança :
« Je reviens ! »
Avant d'abandonner son père et de se précipiter dans la rue. Il se dirigeait vers la mélodie, cherchant à deviner d'où elle provenait. Il se retrouva bientôt au port et vit un chevalier, assis sur un muret, ses cheveux rouquins encadrant son visage et jouant de l'harmonica.
« Ueda... ? »
L'homme s'arrêta et le fixa intensément. Oui, c'était bien lui.
« Je pensais que tu m'avais oublié.
-C'est à moi de dire ça, non ? Je n'ai eu aucune nouvelle !
-J'ai été puni, on va dire. Je n'ai pas eu le droit aux missions extérieures au château pendant quelques temps. »
Kazuya fit une moue boudeuse, faisant rire le rouquin qui ne put s'empêcher de dire :
« Ça m'avait manqué, ça. »
Kazuya grimaça. Ueda se leva et rangea son harmonica avant d'attraper les mains du châtain et de lui dire :
« Tu as commis un crime, Kazuya.
-Ouais, je sais, j'ai cherché à voler de l'argent mais c'était pour mon—
-Non ! Le coupa le chevalier. Tu n'as pas volé de l'argent.
-Eh ? »
Le châtain ne comprenait pas. Que voulait-il dire ?
« Tu as volé mon c½ur. »
Kazuya écarquilla les yeux. Avait-il bien entendu ?
« Tu veux dire...Que tu m'aimes ? »
Le rouquin acquiesça tout en souriant, sourire auquel ne put s'empêcher de répondre le plus jeune avant de se faire happer les lèvres. Ça, il ne regrettait pas de l'avoir volé.
Natsufuyu, Posté le mardi 05 mars 2013 13:29
MomoAkame a écrit : " "
Mais c'est pas moi D:
C'était comme ça, dans le temps é-è
On coupait la main des voleurs éè